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« Annuler » l’histoire nuit à la réconciliation, croit Jason Kenney

Jason Kenney, vu de profil, avec le doigt levé.

Le premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney, prononce une allocution lors de la conférence 2020 sur la participation autochtone aux grands projets à Calgary.

Photo : La Presse canadienne / Jeff McIntosh

Doit-on changer les noms de lieux ou d'établissements nommés en l’honneur de personnages liés à la mise en place des pensionnats autochtones? Alors que des voix s’élèvent pour le demander, le premier ministre Jason Kenney associe le mouvement à la culture du bannissement.

Depuis la découverte tragique des restes d'environ 215 enfants sur le terrain de l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops, des particuliers ont demandé que soient retirés des noms comme ceux d’Hector-Louis Langevin et de l'évêque Vital-Justin Grandin, tous les deux promoteurs du système des pensionnats.

Leurs voix ont été entendues, par exemple par le conseil scolaire public de Calgary, qui a annoncé mardi matin que l’École Langevin sera renommée Riverside.

Dans la foulée de ce mouvement, Jason Kenney dit craindre la perte de mémoire de l’histoire canadienne.

Si nous voulons "bannir" chaque figure de notre histoire qui a eu des positions que nous jugeons maintenant répréhensibles, et ce, à juste titre, alors c'est essentiellement la majorité de notre histoire que nous effaçons, a-t-il déclaré mardi soir.

Le destin tragique des victimes de pensionnats pour Autochtones

Consulter le dossier complet

Une femme autochtone se recueille près de souliers d'enfants déposés sur des marches en ciment.

Il a ajouté que le bannissement de ces figures historiques ne répondait pas à sa vision de la réconciliation, qui est de tirer les leçons des erreurs du passé, de chercher comment les réparer pour aller de l’avant en connaissant l'histoire du Canada.

Célébrer l’histoire différemment

Le fait de connaître l'histoire est important, selon Marlene Poitras, qui représente l’Alberta à l’Assemblée des Premières Nations, mais il y a d’autres méthodes pour le faire que d’avoir des bâtiments à leur nom et des statues à l’effigie de ces personnages.

[Jason Kenney] doit regarder les autres façons de commémorer ces personnes, mais aussi de respecter les douleurs et les souffrances de nos peuples, demande-t-elle. Cela fera partie de notre guérison de ne plus voir ces personnages physiquement partout.

Le retrait de noms comme celui de Hector-Louis Langevin du paysage albertain n’est pas lié à la culture du bannissement, croit pour sa part Vicki Bouvier, professeure adjointe en études autochtones à l’Université Mount Royal. Qu'une école porte son nom ou pas, il faudra parler de son histoire, celle de son implication dans le système des pensionnats, ajoute-t-elle. Cette histoire doit être racontée.

Une affiche, sur une clôture, demandant le changement de nom de l'école Langevin en Alberta.

L'École Langevin de Calgary ne portera plus le nom d'Hector-Louis Langevin, considéré comme un des architectes du système des pensionnats autochtones.

Photo : CBC/Mike Symington

Le colonialisme a été le premier point de culture de l’annulation. La structure du Canada que [Jason] Kenney qualifie de géniale était la première à annuler notre caractère autochtone [...] C’est intéressant de le voir se plaindre que nos voix autochtones tentent d’annuler l’héritage fondateur du Canada, alors que ces fondateurs ont tenté de bannir notre culture.

Elle ajoute que, plus les politiciens comme Jason Kenney tentent de promouvoir une trame historique célébrant la fondation coloniale du Canada, plus il est difficile, pour les Autochtones, de guérir de cet héritage et d’avancer vers une vraie réconciliation.

On devrait moins parler de la contribution déjà connue de John A. Macdonald, et plus parler des histoires des 215 enfants dont les restes ont été retrouvés à Kamloops , a, quant à elle, souligné la chef du Nouveau Parti démocratique provincial, Rachel Notley, en point de presse mercredi.

Questionné à l’Assemblée législative mercredi, Jason Kenney a continué de défendre ses propos.

Avec la collaboration de Charlotte Dumoulin

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